Ouvert depuis le 1er octobre 2023, le Café 21 situé à Rémire-Montjoly emploie des personnes en situation de handicap et des valides. Le projet a été développé par l’Association pour Adultes et Jeunes Handicapés (APAJH) dans le cadre de la société Yépi Chwit, entreprise adaptée spécialisée dans le portage de repas aux collectivités, crèches et entreprises. L’association permet également la scolarisation des enfants atteints du syndrome de Down.
Dans ce café pas comme les autres, ce sont donc des serveurs, cuisiniers et baristas porteurs de handicap qui sont aux manettes pour préparer des gaufres, des milkshakes ou encore des salades et ils semblent avoir pris le coup de main plutôt facilement, comme le confirme Orlane Léonce, la responsable de salle :
“Franchement, il faut venir pour voir comment ils sont autonomes. Je suis là pour les rappeler à l’ordre, et s’ils ont besoin d’aide. Il suffit qu’on leur montre une première fois, ça y est, ils arrivent à refaire les gaufres comme on le leur a appris.”
Une belle synergie opère entre les équipiers, ce qui satisfait la clientèle sensible à l’intégration des personnes en situation de handicap dans le monde de l’emploi.
Une journée pour parler d’inclusion
Selon l’APAJH, moins de 1 % des personnes en situation de handicap sont intégrées à des entreprises. Rapprocher les publics, c’était donc l’enjeu de la manifestation organisée par l’association ce 21 mars. A travers des activités créatives pour les enfants, des temps d’échange et une soirée afterwork, les salariés de l’association ont pu amener des éléments de compréhension autour de cette pathologie qui touche entre 50 000 et 70 000 personnes dans toute la France.
Mais malgré cette journée spéciale, ces personnes souffrent encore du regard des gens et les moyens manquent pour les intégrer au mieux dans la société. C’est ce que déplore Katia Louis-Alexandre, coordinatrice du pôle accompagnement et inclusion à l’APAJH Guyane :
“Il y a encore beaucoup de choses à faire pour que les mentalités évoluent et que la perception de la trisomie 21 évolue également. [...] Les personnes porteuses de handicap sont très riches. [...] En Guyane on reste un territoire où il manque beaucoup de choses pour permettre l’accessibilité, l’autonomie, une inclusion scolaire… Les bonnes volontés ne manquent pas, mais les moyens manquent.”
La journée mondiale de la trisomie 21 a été l’occasion pour de nombreuses structures et associations de lancer des campagnes de communication fortes pour rappeler que les personnes porteuses de ce handicap ont autant de droits que les valides. En Italie, c’est l’association CoorDown qui a frappé un grand coup avec une vidéo qui dénonce les préjugés empêchant les porteurs de trisomie 21 d’accéder à une vie d’adulte normale lorsqu’elle leur est possible.