L’ASSAUPAMAR (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais) et l’APNE (Association pour la Protection de la Nature et de l’Environnement) accusent l’État de manquements graves dans la lutte contre les sargasses. Mercredi 25 juin, elles ont déposé une plainte pénale auprès du procureur de la République de Fort-de-France.
Les deux associations dénoncent notamment le non-respect des engagements pris par les autorités depuis 2018, notamment la promesse de ramassage sous 48 heures formulée par Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique.
« Les plans Sargasses I et II, le GIP Anti-Sargasses, tout cela a été inefficace, mal coordonné, et opaque sur le plan budgétaire », déplore l’ASSAUPAMAR.
Des preuves désormais irréfutables
La présidente de l’ASSAUPAMAR, Rosalie Gaschet, affirme que les preuves accumulées au fil des années rendent désormais possible une action judiciaire crédible.
« Aujourd’hui, c’est chose faite. Nous avons les expertises, les rapports de l’ARS, les analyses nécessaires. »
Elle rappelle qu’en 2021-2022, une déclaration préalable d’intérêt (DPI) avait déjà été transmise aux autorités, sans suite. « À l’époque, ni l’ARS, ni l’État ne reconnaissaient officiellement l’urgence sanitaire. », indique les associations.
Mise en danger de la population
La plainte s’appuie notamment sur les articles du code pénal relatifs à la mise en danger d’autrui et à la non-assistance à personne en péril :
« Il y a toute une population qui souffre. Nous demandons l’ouverture d’une enquête pour identifier les responsables administratifs et politiques », insiste Rosalie Gaschet.
L’objectif est double : obtenir reconnaissance et réparation pour les préjudices sanitaires, environnementaux et moraux subis par les Martiniquais, et faire évoluer la politique publique.
« Ce que nous demandons, c’est un changement profond de la politique sur les sargasses, basé sur la protection de la population. C’est ce qu’on appelle la justice écologique. »