Selon le syndicat UTG, la direction de la Brique de Guyane / d’Amazonie prévoirait de supprimer une trentaine de postes. Une décision qui inquiète profondément les ouvriers selon Delano Mariwajoe, secrétaire de la section UTG de la Brique de Guyane :
« On a besoin d’à peu près dix personnes autour d’une presse. En chantier, malgré le peu de personnel, on a déjà du mal à travailler correctement. Diminuer le personnel, ça va être plus compliqué et plus lourd pour nous »
« En plus, tout ça c’est sans augmentation de salaire », ajoute-t-il, dénonçant également le manque d’effectifs sur la chaîne de production de Symbioflex, la maison en kit : « Là nous sommes à neuf, et nous ne pouvons pas travailler correctement. On envisage six personnes. C’est impossible. »
Présentation Symbioflex © Radio Télé Péyi
Des équipements vétustes et des risques d’accidents
Les grévistes pointent aussi la vétusté du matériel et l’absence de conditions de sécurité suffisantes. « Les machines sont vieilles, fatiguées. Il y a quelqu’un qui les manipule à sa façon, ce n’est pas normal, ce n’est pas sécurisé. Ça devient dangereux pour nous », alerte Delano Mariwajoe :
« Les roues, chariots, élévateurs… rien n’a été renouvelé. Nous avons eu trois ou quatre accidents à l’usine. Un collègue a même perdu un morceau de son doigt et rien n’a été fait, on nous demande de continuer comme si de rien n’était. On ne va pas attendre que les accidents soient plus graves. On veut juste s’en sortir vivants. »
Un climat social tendu
L’UTG évoque aussi des tensions internes et des comportements inacceptables de la hiérarchie :
« Si on parle un peu trop, c’est “ta gueule” ! On se fait crier dessus comme des enfants. Ce n’est pas acceptable. C’est de cette manière qu’on nous gère, mais on est quoi ? »
Autre revendication majeure : l’application de la convention collective du BTP de Guyane. « J’ai déjà échangé avec les patrons sur l’inscription des ouvriers de la Brique de Guyane à cette convention », explique Delano Mariwajoe. « Aujourd’hui, on ne bénéficie d’aucune subvention, on n’a même pas de 13e mois. Ça suffit, on doit aller vers la légalité », alerte le syndicaliste.
La direction reconnaît certains problèmes
Contactée, la direction de la Brique de Guyane / d'Amazonie annonce la tenue d’une réunion avec les délégués syndicaux de l’UTG ce vendredi. Elle admet la vétusté de certains véhicules, machines et équipements de sécurité, mais dément toute forme de maltraitance. Elle justifie les licenciements envisagés par un manque d’activité et ce malgré un carnet de commandes plein.
