Cet événement, inscrit dans le cadre du mois de la cybersécurité, a rassemblé étudiants, professionnels, institutions publiques et entreprises autour d’un objectif commun : "renforcer la culture de la sécurité numérique sur le territoire".
Au programme : tables rondes, ateliers pratiques et témoignages de victimes de cyberattaques dans un contexte où les menaces informatiques se multiplient.
« Sensibiliser le plus grand nombre » : la mission du CLUSIR Guyane
Pour du CLUSIR Guyane, ces rencontres sont avant tout un moment de pédagogie et de mobilisation collective. Il s’agit d’une occasion de rassembler les acteurs du cyber du territoire, qu’ils puissent venir parler de leur quotidien, de ce qu'ils vivent, de ce qu'ils mettent en œuvre et donc de valoriser les initiatives locales menées en termes de cybersécurité. Garry WEISHAUPT, le président du Clusir insiste sur la diversité des publics visés, car la menace ne concerne plus seulement les spécialistes du numérique :
« Il est destiné à tout le monde en vérité. On a à la fois le grand public, mais également les entreprises, les collectivités et les organismes publics. Le Clusir a vocation à sensibiliser le plus largement possible sur le territoire. »
Former les futurs experts du numérique localement
Au-delà de la prévention, la question de la formation a occupé une place centrale dans les échanges. La Guyane dispose déjà de deux parcours universitaires intégrant la cybersécurité. Aujourd'hui, il existe deux formations qui abordent la cybersécurité : à l’IUT de Kourou, à travers le DUT Administration et sécurisation des réseaux, et à l’Université de Guyane, via la licence informatique. Ces rencontres ont permis d’annoncer la mise en place d’un master en cybersécurité et intelligence artificielle, qui ouvrira dans les deux ans à venir.
Des perspectives s’ouvrent dans ce domaine notamment avec un nouveau projet de Master porteur d’espoir pour la jeunesse guyanaise, selon le président du Clusir :
« Ces rencontres ont permis d’annoncer la mise en place d’un master en cybersécurité et intelligence artificielle, qui ouvrira dans les deux ans à venir. Ce master permettra aux jeunes de se former jusqu’à Bac +5 sans quitter le territoire. C’est une vraie opportunité et une vraie chance. »
© G.Ho-A-Sim
Des témoignages concrets pour mieux comprendre les risques
L’un des moments forts de la journée fut le témoignage de Gérard GALIM, RSSI (Responsable de la sécurité des systèmes d’information) de l’Université de Guyane. Il a partagé son retour d’expérience après la cyberattaque du 30 avril 2024 qui avait paralysé l’établissement :
« La vraie question, ce n'est pas "est-ce que je suis attaquable", mais "quand est-ce qu’on va m’attaquer ?". Pour moi, c'est important de partager mon expérience, parce que ça permet aux autres institutions de voir que ce n'est pas que les hôpitaux ou les réseaux sociaux qui peut être vicitmes de cyber attaques, mais c'est bien tout le monde »
À la suite de cette attaque, l’université a engagé une refonte complète de sa politique de sécurité informatique. L’UG a mis en place une politique de mot de passe renforcée, l’authentification multifacteur (MFA), consolidé les sauvegardes et lancé un vaste chantier de sensibilisation.
Dans un monde de plus en plus connecté, les discussions ont abouti à une volonté de prendre en main sa sécurité numérique, en s’appuyant sur les compétences d’une jeunesse formée dans les métiers du numérique conclut Garry WEISHAUPT :
« La question n’est plus de savoir si une structure va être attaquée, mais comment elle se relève. Et c’est là que la préparation, la formation et la solidarité prennent tout leur sens. »
