C’est ce que révèle la première publication de Observatoire régional de l’agriculture biologique (ORAB), structure lancée en début d’année par Interprofession des Filières Végétales de Guyane (IFIVEG) afin de produire et diffuser des données sur l’agriculture biologique en Guyane.
Elsa Oberlis est coordinatrice de cette association interprofessionnelle créée en 2012 qui regroupe les métiers de la filière végétale en Guyane et soutient notamment la conversion bio. Selon elle, plus de 90 % des producteurs bio sont aujourd’hui spécialisés dans le végétal, avec une couverture du territoire assez large d'est en ouest, mais une concentration sur le littoral des exploitations bio. Une spécialisation qui s'explique par les coûts élevés de l'alimentation bio pour les élevages, qui rend une vraie production animale bio difficilement viable.
La dynamique guyanaise contraste avec le contexte national, qui traverse une période difficile avec une baisse de la consommation et du nombre de producteurs. Pour Elsa Oberlis, la situation est différente en Guyane :
« Je pense que nous en Guyane on est un peu en marge de tout ça. Bien que l'agriculture biologique existe déjà depuis un certain nombre d'années, on a encore beaucoup de choses à faire, on l'a développé et il n'y a pas de raison que ça puisse pas fonctionner. Il y a du soutien toujours à apporter à la production agricole, il y a mieux faire connaître le marché, les déboucher pour ces produits-là et peut-être mieux aussi les faire connaître au consommateur.», souligne-t-elle.
En conclusion, la coordinatrice d'IFIVEG précise que si « le marché de l'agriculture biologique est encore peu visibile et assez petit », la dynamique actuelle permet que les bonnes pratiques se répandent parmi les agriculteurs :
"C'est sûr qu'il y a un besoin de mieux faire connaître ces produits-là. Néanmoins, il y a une volonté de certains agriculteurs d'aller dans ce mode de production. Après, il y a des agriculteurs en Guyane qui ne sont pas certifiés en bio, mais qui ont des méthodes de travail qui s'en rapprochent beaucoup. On va dire qu'il n'y a pas noir et blanc, conventionnel et bio, il y a tout un panel de façons de travailler entre les deux, donc la Guyane, ça reste un petit marché à la fois pour les semenciers, les vendeurs de matériel, etc. Et le bio, c'est encore plus petit. Donc pour s'approvisionner en semence, pour avoir du terreau de façon régulière, pour avoir de l'aliment, tout ça, c'est un combat. Mais c'est aussi pour ça que les agriculteurs se sont organisés en coopérative et ils essaient de trouver des solutions à ces difficultés-là.
Des perspectives optimistes pour un mode d'agriculture qui se veut en alignement avec les objectifs globaux de développement durable.
