Partis le jeudi 2 octobre pour une simple sortie de chasse, François et Gabriel ne sont pas revenus au bout de 6 jours. Les deux hommes de 33 et 38 ans, originaire du Village Ananas de Mana, ne s’attendaient pas à vivre une telle épreuve. François Rodrigue, racontent le moment où la partie de chasse à mal tournée :
« On est parti chasser et sur le retour on a vu des traces de cochons bois, On a voulu suivre leur trace, mais en revenant, on s’est perdu. »
Les deux hommes, isolés dans la forêt, ont dû faire face au manque de nourriture et à l’épuisement. « Durant deux jours, nous n’avions rien mangé et on buvait juste l’eau des criques », raconte François. « Ce n’est qu’à partir du troisième jour qu’on a mangé des cœurs de palmier », ajoute-t-il.
Le kit de survie : leurs connaissances de la forêt amazonienne et leur solidarité familiale
Pour tenir, les cousins ont dû improviser des abris et se soutenir mutuellement. « On a beaucoup marché du matin au soir avant que la nuit tombe pour trouver un endroit où dormir », explique Gabriel Jean-Jacques. Leurs connaissances de la forêt ancrées dans la traditions autochtones dont ils font parti ont été salvatrices. Malgré les peurs et la solitude, ils n’ont jamais perdu espoir témoigne le chasseur Mananais :
« En forêt, il y a beaucoup d’arbres tombés et c’est sur ça qu’on dormait pour avoir un peu de hauteur. On ne voulait jamais dormir par terre pour évider les risques. Ce qui nous a permis de tenir, c’était de penser à la famille, poursuit Gabriel. On s’encourageait mutuellement à ne pas abandonner. »
Un bruit lointain mais une lueur d'espoir
C’est finalement le son d’un moteur qui a mis fin à leur calvaire. Se rendre compte qu’il avait une possibilité de rencontrer une personne a provoqué un espoir intense pour les deux cousins. François Rodrique tient à indiquer que finalement ils se sont sortis seuls de cette situation :
« La vérité, c’est que personne ne nous aurait retrouvés. J’ai entendu le bruit d’un tracteur. J’ai demandé à mon cousin s’il l’entendait aussi, parce qu’on peut avoir des hallucinations dans ces moments-là. On est allé vers le bruit, et c’est comme ça qu’on s’en est sorti. »
Soulagés, les deux hommes ont été pris en charge par les secours avant d’être conduits à l’hôpital pour des examens de contrôle. Éprouvés mais déterminés, François et Gabriel assurent qu’ils reprendront la chasse mais désormais avec plus de prudence. « On reste fatigués, surtout aux jambes, mais ça va », confie Gabriel. Et surtout, pour conclure, ils en tirent les leçons de cette mésaventure :
« On sait maintenant qu’il vaudra mieux se préparer. Les gens nous ont conseillé d’apporter du sel, de la soupe, du fil et des hameçons, voire des fusées de détresse.
