Josette Palmier, l’unique femme dépanneuse : “Ce n’est pas parce que c’est physique que les femmes ne peuvent pas le faire”

Rédigé le 28/10/2025

En Guyane, dix-huit sociétés de dépannage se partagent le marché. Une seule est dirigée par une femme : Josette Palmier, installée à Saint-Laurent-du-Maroni. Depuis dix ans, elle sillonne les routes du fleuve et de l’intérieur pour secourir les automobilistes en détresse. « Malgré ce métier exercé surtout par des hommes, il n’est pas forcément fermé aux femmes », explique-t-elle. « C’est un métier très physique, très manuel, et il faut être disponible 24h sur 24, 7 jours sur 7. Mais moi, c’est une fierté d’être la seule femme à le faire. ». Josette ne craint pas de se retrousser les manches :

« Parfois, les gars n’arrivent pas à sortir un véhicule et moi, je fonce. Que ce soit dans un fossé ou une voiture retournée, j’y vais. Je traite chaque véhicule comme si c’était le mien. »

Un métier à risques sur les routes de l’Ouest

Être dépanneuse, c’est aussi travailler dans des conditions parfois dangereuses, surtout la nuit.
« Il y a une période à Saint-Laurent où il y avait énormément d’agressions », raconte Josette Palmier :

 « À certaines heures, je refusais d’y aller. Une fois, un client venait de se faire braquer. Quand je suis arrivée, j’ai entendu des coups de feu. J’ai dû appeler pour dire que je ne mettrais pas ma vie en jeu pour un véhicule. »

Récemment, elle a elle-même été victime d’une agression lors d’une intervention. Depuis, ses collègues dépanneurs se sont mobilisés pour dénoncer le manque de protection et de reconnaissance de leur profession.

Entre tension et satisfaction : “On demande juste du respect

Josette intervient partout, de Mana à Iracoubo, parfois plusieurs fois par jour. Les clients, souvent stressés ou excédés, ne mesurent pas toujours la complexité de son travail :

« Les gens sont au bord de la route, en panne, parfois depuis une heure. On comprend leur désarroi. Mais il ne faut pas s’énerver sur nous, dit-elle calmement. Dès qu’on reçoit un appel, on y va. C’est dur, mais on le fait avec plaisir. Ce qui me motive, c’est d’aider les gens. Quand je repars d’une intervention, je me dis toujours : “on a aidé quelqu’un aujourd’hui.” »

Pour elle, le métier de dépanneur est avant tout une mission de solidarité, de secours et de courage, ouverte à tous ceux qui ont le cœur et la volonté d’y consacrer leur vie.

En Guyane, 18 entreprises de dépannage se partagent le marché, mais Josette Palmier reste la seule femme dépanneuse du territoire. Un métier exigeant, avec des horaires 24h/24 et 7 jours sur 7, exposé à des risques fréquents d’agressions et d’accidents.