Dîner à l’Élysée : Gabriel Serville refuse “la démarche diversion”, il n'y sera pas

Rédigé le 30/09/2025

On ne sait pas encore ce qu’il y aura dans les assiettes, mais la table s’annonce chargée à l’Élysée, avec toutefois moins de convives que prévu. Le chef de l’État a convié députés, sénateurs, présidents de collectivités et associations de maires ultramarins pour évoquer l’avenir institutionnel des territoires. Tous sont invités, à l’exception des représentants de Nouvelle-Calédonie, engagés dans un processus distinct.

Serville, reçu sans Macron… s’abstient de ce dîner

Du côté de la Guyane, l’atmosphère s’est tendue hier. Gabriel Serville a bien été reçu au palais présidentiel, mais uniquement par le secrétaire général de l’Élysée, « qui n’y connaissait rien au dossier », selon l’exécutif guyanais. Ni Emmanuel Macron, ni son ministre des Outre-mer n’étaient présents. Gabriel Serville indique toutefois avoir rencontré Manuel Valls hier, avant l’Élysée.

Résultat : aucune garantie directe sur le projet d’autonomie défendu à la majorité par les élus. Conséquence : Serville n’ira pas au dîner de ce soir. « Je ne veux pas être intégré dans cette démarche de diversion », nous a-t-il confié.

Boycotts en série

Le président de la CTG n’est pas le seul à faire faux bond. Le député de Guyane Jean-Victor Castor dénonce un format « inadapté et irrespectueux », loin des engagements pris par l’État. Lui aussi sera absent. Il ne passera donc pas le sel au sénateur guadeloupéen Victorin Lurel, qui se dit également lassé d’un « énième dîner sans débouché concret ».

Sur le fond, peu d’avancées

Difficile, en effet, d’attendre des annonces fortes. Le rapport Egéa–Monlouis-Félicité, remis fin 2023, écartait l’idée d’évolution statutaire et privilégiait d’autres priorités : lutte contre la vie chère, réformes fiscales et économiques. C’est sur cette base que le chef de l’État devrait orienter ses échanges. Selon nos informations, le député guyanais Davy Rimane sera présent, au titre de président de la délégation Outre-mer à l’Assemblée nationale.

Après le dîner de 2022 et le déjeuner de 2023, ce troisième rendez-vous élyséen ressemble à une tradition… mais sans résultats concrets. Trois repas, pas d’avancées, et des élus ultramarins de plus en plus impatients face à un État jugé « sourd à leurs revendications ».